Une exposition itinérante sur le bicentenaire de la Louisiane
Quelques mots sur l’exposition
Commémorer la création de l’état de Louisiane en 2012, c’est faire mémoire d’un évènement dont la portée a été un peu oubliée. « The Louisiana Purchase » de 1803 a contribué à faire d’un état naissant, le berceau d’une puissance mondiale. Le fait que la Louisiane devienne un état sous sa forme actuelle a aussi entraîné la configuration d’une vingtaine d’autres états, plus au nord, créant ainsi un agencement immense au coeur de l’Amérique du Nord. Ce territoire inespéré s’est peu à peu construit du nord au sud autour de cette épine dorsale qu’est le Mississipi – le « grand fleuve » des natifs – et de l’est à l’ouest par les innombrables chemins qu’empruntèrent les colons dans leur route vers de nouvelles frontières. La Louisiane des Français est ainsi devenue une partie des États Unis à part entière, mais avec un héritage particulier, celui de son histoire, de sa priorité linguistique, de ses particularités environnementales. En un mot, un territoire singulier et unique qui mérite d’être regardé différemment.
L’équipe de l’exposition « Louisiana 1812 » a voulu avant tout rendre hommage aux représentations passées et présentes de la Louisiane, à ses figures emblématiques, à ses singularités. Elle a voulu rendre très visuelle cette reconnaissance pour les Français, de cette terre qui reste liée à sa langue et à sa culture. Cette évocation visuelle a aussi été voulue comme une réflexion vers l’avenir, car cette Louisiane composite, est aussi une terre d’innovation qu’il faut évoquer. Elle préfigure l’évolution de nos mondes contemporains, où culture, reconnaissance des racines et aspiration vers des projets communs sont plus que jamais des enjeux perçus par un nombre croissant de personnes.
La Louisiane et la Fédération Wallonie-Bruxelles
Au recensement décennal de 1990, près de 250.000 Louisianais déclarèrent que le français était la langue principale parlée chez eux. En 2000, 198.784 francophones louisianais de plus de 5 ans furent recensés, y compris 4.470 locuteurs de la langue créole.
Le mot «francophone» désigne soit celui qui parle français soit un pays ou une région où le français est la langue principale ou l’une des langues principales.
Créée en 1968, l’agence francophone de l’état de Louisiane – Conseil pour le Développement du Français en Louisiane (CODOFIL) – a pour objectif de «faire tout ce qui est nécessaire pour encourager le développement, l’utilisation et la préservation du français tel qu’il existe en Louisiane pour le bienfait culturel, économique et touristique de l’état».
Jusque récemment, la grande majorité des francophones de Louisiane n’avait jamais eu l’opportunité d’apprendre à lire et à écrire le français. De plus, comme dans tous les endroits francophones du monde, on y parle différentes variétés de français, chacune avec ses particularités.
A la fin des années 70, de nombreux enseignants belges partirent en Louisiane pour y enseigner le français dans les écoles élémentaires publiques.
En 1979, les villes de Namur et de Lafayette décidèrent de se jumeler pour célébrer l’arrivée en Louisiane des premiers professeurs de français en provenance de Belgique, souhaitée par le Ministre de l’Education de l’époque, Monsieur Antoine Humblet, et mise en oeuvre par Mademoiselle Mariette Delahaut. Ensuite, il y eut l’ouverture d’un bureau de la Communauté française de Belgique à Lafayette.
Au cours des 20 années suivantes, sous l’impulsion de Philippe Jadot, qui enseignait alors le français dans la petite bourgade louisianaise de Ville Platte, une quinzaine d’autres villes de la région de l’Acadiana ont suivi cet exemple et se sont jumelées avec des communes de Wallonie.
Le point culminant de ces échanges se déroula en 1999 lorsque Lafayette et les villes jumelles de Louisiane accueillirent 1.040 citoyens de ces communes belges. Toutefois, lors des 10 dernières années, bon nombre de ces jumelages sont restés en sommeil.
Après son dernier voyage à Namur en 2010, M. Joey Durel, maire de Lafayette, exprima le souhait que sa ville prenne à nouveau les devants en invitant d’autres villes de l’Acadiana à se rendre en Belgique et à renouveler leurs liens de jumelage.
En 1984, un Accord de coopération fut conclu entre l’État de Louisiane et la Fédération
Wallonie – Bruxelles. En octobre 2012, la Commission Mixte Permanente tiendra sa onzième session dans le cadre du programme de coopération Wallonie – Bruxelles – Louisiane.
A l’occasion du bicentenaire de l’entrée de la Louisiane dans les Etats-Unis d’Amérique, en 1812, le Musée municipal de Lafayette, en concert avec l’association Namur-Lafayette et l’Espace Mendès-France de Poitiers (ville française jumelée avec Lafayette) présentent cette exposition itinérante dans plusieurs villes de la Fédération Wallonie – Bruxelles.
Les dates des différentes expositions sont disponibles sur le site www.europe-louisiane.com