Tremé et la musique de la Nouvelle-Orléans
La série télévisée Tremé, du nom d’un des plus vieux quartiers de la Nouvelle-Orléans, montre la vie qui reprend après le passage de l’ouragan Katrina. Pour ses habitants, la musique est d’une importance primordiale. Plusieurs genres musicaux ont vu le jour dans cette ville située au carrefour des cultures occidentales et afro-caribéennes. En partant de la série, Emina Aličković dresse le portrait des principaux styles qui ont émergé de la ville.
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Dans le Nouveau Monde, il était interdit aux esclaves de parler leur langue d’origine, d’entretenir leur culture (danses, musiques) et de pratiquer leur religion. Les maîtres esclavagistes de la Nouvelle-Orléans, quant à eux, permettaient aux esclaves de préserver leur culture. Sur la « Place des Nègres », Congo Square, à Tremé, les esclaves se réunissaient le dimanche pour chanter, danser et honorer les esprits ancestraux.
Lors des processions funéraires, des brass bands, fanfares pionnières du jazz, jouaient des dirge (chants mornes de deuil). Dès 1890, ces orchestres, pour la plupart originaires du quartier de Tremé, ont commencé à jouer des airs plus enjoués, lors des funérailles, carnavals, et autres festivités.
Les « gens de couleur libres », enfants nés d’unions entre hommes européens et femmes d’origine africaine, avaient un statut particulier. Ils avaient accès à l’éducation et au travail et pouvaient devenir propriétaires. Leur éducation leur offrait un rapport à la musique différent de celui qu’entretenaient les esclaves. Leur folklore a engendré des musiques telles que le zydeco et la swamp pop.
Le bounce, variante carnavalesque du hip hop, est une musique très rapide sur laquelle on danse de manière effrénée, elle est ponctuée de call and response, un élément quasi omniprésent dans les musiques d’origine afro-américaine.
Aujourd’hui, la musique continue à jouer un rôle central dans la vie à la Nouvelle-Orléans. Les touristes se ruent sur les soirées dans les clubs jazz, remplissent les hôtels lors de la période de Mardi Gras,…
Emina Aličković s’intéresse depuis plus de 10 ans aux nombreux aspects de la culture populaire américaine. Elle possède une connaissance spécialisée en littérature et musique afro-américaines. Sa méthodologie de recherche est pluridisciplinaire, tenant compte des facteurs sociologiques, économiques et/ou politiques qui influencent la culture. Elle a rejoint début 2012 l’équipe de la médiathèque de Bruxelles-Centre.
Tremé et la musique de la Nouvelle-Orléans, un exposé d’Emina Aličković
Vendredi 3 mai à 18h30 – Durée : 1h30
Médiathèque de Bruxelles-Centre
Passage 44
Boulevard du Jardin Botanique 44 – 1000 Bruxelles
Gratuit – Réservation : bxlcentre@lamediatheque.be ou 02/218 44 27
Autres dates :
17 mai 18h : Médiathèque de Namur, namur@lamediatheque.be ou 081/22 55 66
24 mai 18h : Médiathèque de Charleroi, charleroi@lamediatheque.be ou 071/31 27 30
29 mai 18h : Médiathèque de l’ULB, ulb@lamediatheque.be ou 02/647 42 07